Portrait-LL

 

 

 

 

 

 

 » Léopold-Lévy, peintre considérable, mais étrangement méconnu « 

(Patrick Waldberg, « Montparnasse », L’Œil, n°78, juin 1961)

 

REPÈRES BIOGRAPHIQUES

 Cette notice, constamment remise à jour, s’appuie pour une part sur la brochure de Nane Bettex-Cailler et l’ouvrage de Xavier Du Crest. Elle est considérablement augmentée grâce à des documents inédits des archives Marguerite Diebold, la première femme de Léopold-Lévy, et des documents mis à notre disposition par Me. Gengis Akinci. Elle s’appuie également sur les souvenirs de Lale et Gengis Akinci, de la famille Becker, de Remzi Rasa et de Jacques et Gilbert Jullien.

1882

5 septembre Naissance à Paris de parents alsaciens.

Fratrie d’artistes (un frère Edgar acteur et chanteur, sa sœur Laure pianiste) ; son père, Simon Lévy, industriel du textile, est amateur de peinture : il possède deux Corot et deux Courbet ; l’un de ses paysages est accroché dans la chambre de Léopold-Lévy.

1895

Il copie l’un des Courbet.

Entrée au Collège Rollin. Son professeur d’anglais est Mallarmé.

1895-96

Études au collège Chaptal.

Déménagement pour Caen. Études au Lycée.

1896

Mort de son père. Il suit sa mère à Lille.

1897

Retour à Paris.

Abandon des études au lycée.

Suit divers cours d’arts décoratifs (Germain Pilon, Bernard Palissy, l’Ecole des Arts Décoratifs). Insatisfait, il suit l’enseignement d’Eugène Grasset, probablement à l’Ecole Guérin, rue Vavin.

Rétif à tout enseignement, il décide de se consacrer à la peinture.

Refusé au concours d’entrée de l’Ecole des Beaux-Arts, il s’y inscrit comme élève libre pour profiter de la bibliothèque et de certains cours.

Visite constamment le Louvre et les galeries d’art.

Rencontre décisive de  Georges Florentin Linaret (1878-1905) avec qui il se lie d’une amitié fraternelle (Matisse et Derain pensaient comme lui que Linaret aurait été l’un des grands maîtres de son époque). Linaret mourra prématurément en 1905.

Rencontre de Charles Despiau, qui devient aussi son ami intime.

1898-1903

Il emménage rue Descartes.

1899

Il loge rue de Savoie. Premières peintures importantes. « La Porte », de tendance abstraite est exposée au Salon des Indépendants et accrochée en place d’honneur par Matisse.

1900

Travaille comme peintre en bâtiment au chantier de l’exposition universelle (en compagnie de Matisse et Marquet). Pour 1 franc de l’heure il peint les fûts de colonne. Matisse et Marquet gagnent le double en peignant les chapiteaux.

Produit des dessins pour des journaux humoristiques (Rire, Sourire, Pêle-Mêle…).

Fréquente les artistes qui se retrouvent au Moulin Rouge.

1901

A partir de 1901, il fréquente les artistes qui se réunissent au jardin du Luxembourg (Matisse, Marquet, Derain, Linaret, Laforgue, Fernand Fleuret, André Salmon, Léon-Paul Fargue…).

 

1903-1906

Service militaire

1903 -1904 Nancy

1904-1906 Caen (Compagnie Hors Rang, qui regroupe des éléments chargés des liaisons, des soins vétérinaires, de l’approvisionnement ou encore les musiciens de la troupe. Cette affectation permet à Léopold-Lévy de travailler à sa peinture)

1907

Retour à Paris. Apprend le dessin pour tissus et broderies. Devient chef d’atelier chez Worms. Cela assurera ses revenus jusqu’à la guerre.

1908

11 janvier Mariage avec Marguerite Diebold à Paris.

1909

Rencontre du graveur Charles Heyman (1881-1915, auteur de nombreux paysages du Cotentin et de  Coups d’œil sur Paris) qui l’initie aux différentes techniques.

Rencontre de ses grands amis Charles Edmond Kayser (1882-1965) et Henri Vergé- Sarrat (1880-1966).

1910

Voyage en Auvergne avec Charles Edmond Kayser. Il en ramènera le sujet de deux gravures (« Le Château de Saint-Saturnin » et « Rambol  »), exposées aux Indépendants en 1913 et 1914.

1910-1913

Nombreuses gravures. Il expose régulièrement à la Société Nationale de Gravure.

1914-1918

2 août Mobilisé au 36e R.I. et envoyé au front. Malade,  il est transféré dans l’auxiliariat à Mâcon ; travaille au cabinet du préfet de la Saône et Loire.

Chargé des fonctions de Contrôleur Général du Service des Réfugiés (Curriculum dactylographié).

1916

Il peint « Femme assise ». Derain affirmera que la peinture de Léopold-Lévy de cette époque marque sa réaction singulière à l’impressionnisme, sans céder à la tendance cubiste du moment.

Tériade ajoutera au printemps 1926 : « Le portrait de la « Femme assise », en toute sa rigoureuse  perfection technique, résume la première partie de l’œuvre de Léopold-Lévy » (L’Art d’aujourd’hui, n°9).

1919-1930

Juste après la guerre, il mène une vie d’ascète. « Je pus alors établir mon bilan, ramasser dans quelques toiles tout ce que savais ». En réaction contre ce renfermement suit une période d’éclatement, ses années « fauves ».

Il voit régulièrement ses amis, Despiau, Derain et fréquente Friesz, Delaunay, Braque, Dufresne, Marcoussis, Luc-Albert Moreau, Rouault, Segonzac, Gromaire

1919

Voyage en Italie et découverte du Midi de la France qui inspirera son travail tout au long de sa vie.

1920 – 1923

Séjours à Cassis.

A Vence il rencontre Dufy et Jean Marchand.

1923

Léopold-Lévy s’installe l’été à La Ciotat.

Il voit régulièrement Braque, Derain et Darius Milhaud qui sont ses voisins.

Il peint « La Fête à Cassis ».

1925 – 1926 – 1927

Expositions à la Galerie Barbazanges.

En 1967 dans sa nécrologie de Léopold-Lévy  Pierre Dubreuil écrira à propos des gravures présentées:

« […] élégance et virtuosité dans les gravures de cette époque, cuivres de petit format, griffés d’une pointe alerte et spirituelle, où des réserves de blanc lumineux sont parfois soutenus de gris délicats dus à un frottis de papier de verre. Lévy connut un succès mérité, une notoriété durable et de bon aloi. » (Catalogue de l’exposition des Peintres et Graveurs Français, Bibliothèque nationale).

1927

Installation à Aix-en-Provence pour l’été.

Signe un contrat chez Barbazanges (en compagnie de Despiau).

1928

2 Avril  Naissance à Marseille de sa fille Léopolde Lise (dont la mère est Rosine Maquard). Lise mourra en 2007, en Ardèche (20 novembre).

1930-1934

Rencontre et liens d’amitié avec le banquier Yves Lyon, qui sera son mécène pour l’édition illustrée de nombreuses gravures du De Rerum Natura de Lucrèce (1934),  ouvrage commenté par Claude Roger-Marx qui voit en Lévy « un des meilleurs graveurs du XXe siècle ».

« L’artiste se surpasse et l’on se demande si le dépouillement, la splendeur lumineuse, ne sont pas plus grands encore ici que sur ses toiles. »  (L’Art Vivant, octobre 1934).

1930

16 juin Mariage avec Amélie Rosine Maquard (née à Paris en 1897, fille de Jules Maquard et de Rosine Jenny Fossart de Rozeville) après avoir divorcé de Marguerite Diebold, avec laquelle il gardera toujours le contact.

Le critique André Salmon lui consacre une importante monographie.

1933

14 mai Naissance à Paris de son fils Jean Pierre Camille. Jean Pierre mourra en 1992 (28 août), dans la Drôme, après avoir pris le nom de sa mère (Maquard) en 1956. En 1967, il renoncera  à la succession de son père.

1935

4 panneaux décoratifs pour petites salles à manger particulières du Paquebot Normandie.

« Sous une structure plus puissante que celle de ses tableaux de chevalet, le peintre a conservé les charmes de sa palette précieuse, la douceur de ses lumières irisées et la saveur de sa matière veloutée. […] Il a conduit son ouvrage d’un rythme ferme et abouti […] Ses morceaux constituent des décors puissants et discrets. » Bernard Champigneulle (Mobilier et Décoration, avril 1935).

1936

Contacté par Avni Başman, Inspecteur des Étudiants Turcs en France qui cherche un artiste pour diriger la section peinture de l’Académie des Beaux-Arts d’Istanbul et réformer l’enseignement artistique. Derain et Despiau l’encouragent à accepter.
Son dossier est plébiscité par les étudiants d’art d’Istanbul. Signature d’un contrat de trois ans avec Avni Başman. Il est nommé « Professeur et Chef de la Section de Peinture de l’Académie des Beaux-Arts » d’Istanbul. Le contrat sera signé en Turquie en février 1937.

Fait chevalier de la légion d’honneur.

Départ pour Istanbul avec sa famille.

Il sous-loue son atelier de la rue d’Assas à Derain.

1937

Prise de fonction aux Beaux-Arts d’Istanbul. Il réorganise le département de peinture et fonde le département de gravure. Il réforme  l’enseignement afin de fournir aux étudiants une formation permettant de développer l’autonomie de leur art.

2 « panneaux décoratifs » au pavillon « Les sciences et les arts » pour l’exposition internationale « Arts et Techniques dans la Vie Moderne » où seront montrés « Guernica » (Picasso) et « La Fée Electricité » (Dufy).

Pour ces décorations Lévy reçoit un diplôme d’honneur.

1937-1949

Il réorganise le département de peinture et fonde le département de gravure. Il réforme  l’enseignement afin de fournir aux étudiants une formation permettant de développer l’autonomie de leur art.

Soutenu par les ambassadeurs de France et parrainé officiellement par les Relations Culturelles, il est nommé Maître de Conférences parallèlement à son titre turc.

Conférences à Istanbul, Ankara et Beyrouth. Collaboration dans les journaux. Fait connaître la jeune peinture française.

Il est à l’initiative d’expositions de la jeune peinture turque (notamment en 1944 à Ankara).

Poursuite de son œuvre (peintures, gravures, aquarelles).

1939

Présence en France à Montpellier (octobre) ; voyage à Marseille (DO 1).

Il est chargé par Mustapha Kemal d’installer le Musée de Peinture d’Istanbul que le Président inaugure. (MT1 C.V. dactylographié)

1942

Léopold-Lévy se rallie à la France Libre (COR 4)

Par la suite le Comité Français de la Libération Nationale lui promettra une subvention de 400 livres turques par mois (COR 2, COR 3) ; son traitement en Turquie est de 745 livres turques.  (DO 2)

1943

Séjour à Beyrouth où sa famille est installée. Projet de création d’une École des Beaux-Arts.

Projet d’une exposition à Londres par l’entremise de J.F.  de Saint Hardouin, Ministre Plénipotentiaire en Turquie du Comité Français de la Libération Nationale. Les 3 toiles doivent transiter par Alger. Elles sont brûlées dans un accident d’avion ; envoi de deux toiles en remplacement.

1944-1949

Lévy fait face à des critiques sur son « classicisme » par certains artistes membres du Groupe D qui souhaitent développer l’abstraction : Zeki Faik Izer, qui deviendra président de l’Ecole des Beaux-Arts en 1948, estime que Lévy a terminé sa mission et souhaite son départ. D’autres  (Bedri Rahmi, Nurullah Berk) le soutiennent ardemment. Cette polémique finira par convaincre Lévy de démissionner.

1944

Juillet-septembre Séjour à Beyrouth. (D0 4) Le conseiller culturel Bergeaud se charge pour cette période de faire les dépôts des sommes que lui remet Léopold Lévy, puis de ses traitements (745 livres turques)  (DO 4)

Lévy cherche à récupérer 75 000 francs de l’assurance des tableaux disparus dans leur envoi à Alger. La question n’est toujours pas réglée en 1945. Le règlement interviendra en 1947.

Après l’été 1944, il souhaite rentrer en France, pensant qu’il a épuisé les possibilités de son séjour en Turquie. (COR 4)

1945

Août-septembre Séjour à Paris. (COR 6)

Octobre Après son retour à Istanbul, Lévy se plaint de ses difficultés financières et du fait que les autorités françaises ne lui reconnaissent pas sa qualité de Professeur ; il demande à l’ambassade une indemnité correspondant à son statut, d’autant plus que la somme versée par l’Institut d’Archéologie (400 livres turques) est menacée. Le cumul des deux sommes (traitement turc + indemnité) lui permettrait d’approcher le salaire d’un Professeur. Il décrit le peu de ventes de ses œuvres pendant son séjour en Turquie et défend son droit à un titre français de Professeur. (COR 8 et 9)

Novembre

Adresse un dossier complet au service des œuvres pour le règlement de l’assurance des toiles de Londres. (COR 8)

1946

Rencontre de Tiraje Dikmen qui lui est présentée par sa sœur Șükrye, élève de Lévy.

Léopold-Lévy doit rembourser un trop perçu pour l’indemnité allouée par l’ambassade de France en complément du salaire versé par la Turquie.

Ses émoluments au 1er janvier 1946 sont de 869 livres turques (et non 750) + 805 livres turques (ambassade de France).

1947

Novembre Pour rentrer en France Léopold Lévy sollicite un poste de conservateur de musée de  province. (COR 11) Il fait état de l’appui de Louis Joxe, Directeur Général des Relations Culturelles.

Il souhaite poursuivre son action auprès des peintres turcs en France et propose d’être l’intermédiaire entre l’Inspecteur des étudiants turcs en France et  les peintres turcs y résidant. (COR 12)

10 juin  Début de l’exposition au Consulat Général de France à Istanbul.

1948

Août Séjour à Aix. Loue à Marcel Provence l’atelier de Cézanne. (COR 13)

1949

Retour à Paris. Retrouve l’atelier de la rue d’Assas.

Août Dernier séjour à Aix dans l’atelier de Cézanne.

1951-1966

Ré-installation à La Ciotat, puis à Ceyreste, où on lui prête un cabanon qui lui sert d’atelier.

Séjours à Dieppe et Honfleur l’hiver.

Fréquents séjours à Montfort-l’Amaury où réside Marguerite Diebold hébergée par sa nièce Simone Becker ; le plus souvent en compagnie de Tiraje Dikmen. Peintures et dessins (notamment portraits familiaux).

1951

2-28 mars Exposition d’une centaine de toiles à la Galerie Beaux-Arts (galerie Wildenstein) à Paris. Les artistes célèbres s’y pressent : Hermine David, Selim Turan, Loubchansky, Charles Estienne, Marcelle Marquet, Kayser, Simon Lévy, Atlán, Yves Brayer, Gen-Paul, André Marchand, Alberto Giacometti, Vergé-Sarrat, Gromaire, Marie Laurençin, André Planson, Othon Friesz, Charles Pollaci, Tristan Tzara, Serge Poliakoff, Gritchenko, Daragnès, Lucienne Capdevielle

8 juin 1951 Ordonnance de non-conciliation entre Léopold Lévy et Rosine Maquard.

1952

Séparation : conformément à l’ordonnance, Rosine Maquard reste rue d’Assas. Léopold-Lévy emménage rue  Léon-Maurice Nordmann, Paris 13e.  Tiraje Dikmen  s’installe tout près à l’hôtel Pierre Nicole.

1954

Léopold-Lévy peine à récupérer ses toiles restées rue d’Assas  qu’il veut vendre à des collectionneurs fidèles.

18 mai- 2 juin Exposition « Quelques toiles récentes de Léopold-Lévy » à la Galerie de l’Elysée.

« Trop modeste, trop retiré, célèbre pour trente peintres et quasi-inconnu du public. » (La Nouvelle Critique n° 57, juillet-août 1954)

« Léopold-Lévy a fait peau neuve […] Sa couleur est devenue plus riche, plus dense et plus sonore. Il en a étendu le registre […] Ses lie-de-vin, ses verts olive, ses ocres sont uniques dans leur genre. Ils révèlent une puissante invention chromatique. » (Waldemar George, Le Peintre, 1er juin 1954)

 

1955-56

Expose quelques œuvres au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et à la Galerie Charpentier.

Rencontre de Remzi Raşa, étudiant de Nurullah Berk à l’Académie des Beaux-Arts d’Istanbul du temps de Lévy et installé à Paris.

1956

1er-20 décembre Galerie Dina Vierny, « Léopold-Lévy Toiles Récentes ».

Le critique Philippe Huisman, futur auteur de Lautrec par Lautrec (1964) lui fait part de son intention de se rendre à l’exposition.

« […] vous ne déchiffrerez pas un paysage de Léopold-Lévy sans découvrir, dans les modulations de couleurs stridentes qui l’animent, dans les rythmes nerveux qui le parcourent, les déchirements et l’inquiétude propres à notre temps. (…) Mais le mot de la fin n’est pas au drame. Partout la lumière, une lumière magnifique affirme l’enthousiasme de l’artiste devant la beauté de la nature et la vie si menacées soient-elles […]. Léopold-Lévy […] rejoint le grand courant qui, de Jean Fouquet à Cézanne, a toujours permis d’exprimer la réalité nationale.» (Jean Rollin, La Nouvelle Critique,  n° 81, janvier1957)

1959

9-28 novembre Crane Kalman Gallery, London « Recent Paintings by Léopold-Lévy ».

41 toiles (dont des toiles peintes à Dieppe) ; vente de 4 toiles.

« Now with his idiom of simplified forms and intense colours absolutely established, he paints for – and also to give – pleasure. Criticism is disarmed and made to seem irrelevant. Such joy is rare. » (John Berger, New Statesman, 21 novembre 1959)

[Avec un langage de formes simplifiées et d’intenses couleurs établies de façon absolue, il peint par plaisir et pour procurer du plaisir. La critique est désarmée et rendue sans objet. Une telle joie est rare. »]

1961

28 février Léopold Lévy rédige un testament authentique.

Ses deux enfants héritiers reçoivent la part réservataire. Tiraje Dikmen est désignée légataire universelle pour la quotité disponible. Rosine Maquard « n’aura rien de ma succession » car « j’ai abandonné à Madame L. Lévy mon atelier 122, de la  rue d’Assas avec tout le mobilier qu’il contenait ainsi que les objets d’art m’appartenant. En outre elle a gardé plus de la moitié des œuvres s’y trouvant. »

Tiraje Dikmen est également désignée comme exécuteur testamentaire, chargée, « pour une période illimitée », de la mise en valeur de l’œuvre, de son authentification, de toute restitution aux propriétaires identifiés, et particulièrement à Marguerite DIEBOLD,  ainsi que de la répartition des œuvres entre les enfants et elle-même.

La part des œuvres revenant aux enfants de Léopold-Lévy  est confiée à M. et Mme Pierre BECKER.

Avril Exposition de 6 toiles dans une galerie de Tel-Aviv ; vente de 2 toiles.

1962

Exposition à l’occasion des 80 ans de Léopold Lévy. « Léopold-Lévy Toiles Récentes (1959-1962) », Galerie Janine Hao. Invitation avec les textes de Yves Bonnefoy, Patrick Waldberg et Charles Duits.

« Ce n‘est pas une paix que ses toiles récentes expriment. Il y a quelque chose de violent, de cruel, de noir, dans ces fleurs et ces arbres carnivores, et c’est là, dans tout son vertige, un second aspect de la vie, son néant au creux de son être, versant nocturne que Léopold-Lévy ne veut pas oublier quand il va témoigner pour la lumière du jour. » (Yves Bonnefoy)

[What his recent canvases convey is not peace. In those carnivorous flowers and trees there is something violent, cruel and black; there is a vertiginous second aspect of life, its nothingness in the hollow of its existence -the nocturnal hillside which Léopold-Lévy will not forget when he bears witness to daylight.]

1963

Janvier Contrat avec Pierre Birtschansky  qui acquiert la totalité des 50 toiles annuelles que Léopold Lévy doit produire ; chaque année, Lévy peut conserver pour lui 3 ou 4 toiles supplémentaires.  A partir de 1965, P.  Birtschansky cessera de payer les avances et ne règlera qu’avec des retards de trois mois. Ces retards angoissent Léopold Lévy.

Remzi Raşa l’accompagne régulièrement à la Ciotat. Lévy peint plusieurs portraits de lui. Rencontre de Jacques et Gilbert Jullien.

1964

Avril  Exposition «Léopold-Lévy. Peintures Récentes», Galerie Pierre Birtschansky.

Après cette exposition, P.  Birtschansky refuse de contribuer à plusieurs autres expositions et ne procède à aucune vente avant la mort du peintre.

1966

Promu au grade d’officier de la légion d’honneur par André Malraux.

Printemps Voyage à Istanbul.

Été Séjour à La Ciotat et dernier passage à Honfleur.

12 décembre Mort de Léopold-Lévy à Paris

Selon le témoignage de Patrick Waldberg, Cassandre dira lors de l’inhumation « nous venons d’enterrer le dernier grand peintre français. »

1967

Décembre Patrick Waldberg, XXè siècle, « Les Travestis du Réel », consacré à Léopold- Lévy : «Jamais autant qu’en ces quinze ou trente dernières années l’art ne fut l’objet d’aussi tapageuses surenchères, d’une escalade aussi accélérée de  la « surprise » et du « nouveau ». A côté de cette cohue innombrable et de cet énorme vacarme, un homme de tradition, vivant anachronisme aux yeux de nos augures, travaillait en silence jusqu’au moment où, en décembre dernier, il mourut, après avoir donné à la grande école française de peinture, celle des Matisse et des Bonnard, ses derniers éclats d’orage et de joie. »

1969

Ouverture du testament en présence de Tiraje Dikmen mais sans Simone et Pierre Becker, non prévenus.

1992

17 mars-16 avril Exposition « 500. YIL-VAKFI » (Fondation 500 ans), « LEOPOLD LEVY » Fondation Yil-Vakfi, Istanbul, exposition associant certains de ses élèves.

1995

6-31 janvier Exposition  « Léopold-Lévy » (gravures), Millî Reasürans Sanat Galerisi, Istanbul.

© Lise Becker, Anne Bergheaud, Patrice Bergheaud, Gilles Verger. Décembre 2013